Chaque année, l’ACOSS (qui regroupe les URSSAF) réalise un bilan d’activité dans lequel il n’est de mot assez doux ni de statistique assez positive pour prouver tout le bien que ces organismes pensent d’eux-mêmes.

Ce bilan d’activité 2019, qui vient de sortir en juillet 2020, fait ainsi référence à une enquête (laquelle ?) dans laquelle 88 % des personnes interrogées déclarent évoluer dans « un climat de confiance et d’échanges constructifs avec l’inspecteur des Urssaf lors du contrôle » (https://www.acoss.fr/files/contributed/Acoss et les Urssaf/RA RT 2019/rapport-annuel-2019). Voilà qui est merveilleux, ce chiffre étant à rapprocher à un autre chiffre fourni par ces bien chers collecteurs :  plus de 7 contrôles comptables d’assiette sur 10 (toutes vérifications confondues) donnent lieu à régularisation. SI les cotisants sont heureux de se faire redresser, que demander de mieux ?   

Le rapport donne aussi la parole à ces redressés heureux. C’est semble-t-il le cas de Marie-Claude (p.32 du rapport) : «J’ai eu un contrôle en 2019 et les échanges n’étaient pas du tout hostiles, il y a eu beaucoup de préparation, on était bien organisé, le contact était très bon. Les inspecteurs sont plus dans une posture de conseil qu’il y a quelques années ! Par exemple, l’inspectrice avec qui j’étais en contact m’a précisé des choses sur lesquelles j’avais fait des erreurs, ça m’a permis de faire attention par la suite ». Si on comprend bien Marie Claude, « il y a quelques années », les inspecteurs n’étaient pas dans une « posture de conseil ».

Le problème est que lorsque l’on se permettait de formuler cette critique « il y a quelques années » les URSSAF nous répondaient tout simplement que c’était faux… !

Autre témoignage, celui de Charlotte, 37 ans (https://www.acoss.fr/files/contributed/Acoss et les Urssaf/RA RT 2019/rapport-annuel-2019): « Je suis indépendante et j’ai beaucoup entendu de critiques des Urssaf dans le passé. Pour ma part, je n’en pense et n’en dis que du bien. Lorsque j’ai été en difficulté, j’ai pu régler tout ce que je devais dans les temps parce que les solutions qui m’ont été proposées étaient compatibles avec mon activité et ma capacité de remboursement. Aujourd’hui, je leur suis encore sincèrement reconnaissante pour leur accompagnement ». Sans doute Charlotte a-t-elle vécu une belle histoire avec l’URSSAF et nous nous en félicitons. Mais est-ce sérieux de la part de l’ACOSS de mettre en exergue ce type de propos lorsque l’on sait qu’il suffit d’aller sur twitter pour lire des foultitudes d’avis inverses ?

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Le Cercle Lafay (du nom de Bernard Lafay, député qui avait proposé en 1952 la généralisation des URSSAF) regroupe des spécialistes qui s’intéressent à cette institution et en dénoncent les excès.

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