Encore un nouveau rapport sur la fraude sociale réalisé par deux parlementaires : Nathalie Goulet et Carole Grandjean ! Dans un pays qui consacre à ce thème au moins un rapport par an, en plus d’un rapport annuel de la Cour des Comptes et d’indications chiffrées lors de la discussion du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), ce document va certainement rejoindre les autres études dans un placard doré…

Car, franchement, pour la méthode, il y a mieux. Dans un premier temps, et dans un pays où on aime bien les boucs émissaires, on dénonce les fraudeurs. Ensuite, pour faire mieux passer le discours auprès des journalistes on choisit des exemples caricaturaux (ainsi, le fichier national des numéros de Sécurité sociale recenserait 3,1 millions de centenaires…), quitte à faire des entorses à la vérité (la réponse de l’assurance maladie le lendemain a été cinglante), et à ne pas s’intéresser aux véritables problèmes (la majorité de la fraude émanerait des professionnels de santé, ainsi que la noté maintes fois la Cour des Comptes…) …

Le problème est qu’il s’agit ici de sujets sérieux qui requièrent davantage que des arguments à l’emporte pièces. La sécurité sociale (dont l’assurance maladie) est financée à 90 % par les entreprises et les salariés via les charges sociales. Que les pouvoirs publics luttent contre la fraude (aux cotisations ou aux prestations) afin de pérenniser le système, cela n’est pas discutable et ne nécessite pas de rapports annuels. Mais là où on aimerait avoir des rapports, c’est sur la définition du fraudeur, du travail dissimulé, et sur les moyens utilisés par les organismes pour caractériser cette fraude, les moyens de défense des usagers ! Et là, le rapport des deux parlementaires n’apporte rien ! C’est ce que l’on appelle un coup d’épée dans l’eau !

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